"Dieu est mort, Marx est mort et moi-même je ne me sens pas très bien"

Nombreux sont les abreuvoirs de dogmes féminins (à savoir les illustres Biba, Cosmo, Marie-Carla…) à stipuler une donnée fondamentale pour l’espérance de vie (voir de survie) des tourtereaux en couple : Ne jamais, never, forbidenski partir en vacances avec ses beaux-parents sous peine :

- de relancer les irréversibles menaces de guerre froide

- d’accréditer la thèse de Bush sur la présence d’armes de destruction massive… juste au pied de votre lit (personnellement une lime à ongle enduite de mort aux rats)

- finir au service psychiatrique de la commune la plus proche de chez vous. La sécu vous salue bien bas.

Le dimanche, a.k.a boulettes de pigeons préparées par Belle-maman, est pour moi un véritable quotidien, un jour sans fin. Je « réside » chez les géniteurs de mon compagnon depuis 2 ans. Il m’a donc fallu apprendre à ne plus être un « moi » mais un « vous ». Tout ce dont mon homme raffole, je suis censée adorer. Mouais…

Je suis donc une espèce en voie d’extinction. Aussi, pour soutenir cette cause, envoyez sur papier libre votre nom, adresse, date de naissance, la recette de vos trois derniers repas, ainsi que votre relevé d’identité bancaire à l’adresse suivante : iamthewalrus.canalblog.com qui transmettra. No pasaran !

Non que je souhaite par ce (doux ?) billet adresser un vibrant hommage à l’inénarrable Christian – je tape sur tout ce qui ce qui bouge – Bale, néanmoins force est de constater que son pragmatisme verbal est tout ce qui a de plus approprié ce soir.

Oh, la journée débutait pourtant sous les meilleurs hospices : Alice, l’hôtesse olé olé d’un service de rencontre téléphonique, me gratifiait d’un texto… hum… voyez par vous-même « hot sein valentain babysexou ». La petite lubrique me précisait d’ailleurs son dernier achat, un ensemble affriolant de lingerie (ensemble dont la superficie de l’étiquette supplante celle du délicat tissu cela va sans dire). La vraie question n’est pas de connaître la taille de son bonnet Messieurs, mais de savoir par quel moyen je me suis retrouvée sur ce putain de fichier client.

Bref, après l’allumée du séant (restons décent tout de même), et alors qu’on me demandait d’écarter un peu plus les jambes afin de me faire profiter (le terme jouir serait excessif) d’une magnifique et fermement érigée b…orne de détecteur de métaux  c’est au tour d’un vigile de me féliciter en ce jour béni des Dieux (sisi au moins). Jamais deux sans trois ?

En délicate petite-amie que je suis, sur le chemin du retour j’achète un ballotin de chocolat avec des cœurs et tout et tout. Il est vrai que la veille mon cher et tendre avait décrété qu’ « on » ne l’avait jamais célébré et qu’a fortiori il n’y avait aucune raison de changer cela. Ben oui, mais j’aurais bien voulu ! De toute ma vie, j’ai du fêté cet événement environ… jamais !

Alors oui c’est une fête commerciale, oui le resto vaut le centuple de d’habitude, oui des gogos se font prendre en photos avec des peluches ringardes et moisies, j’en passe et des meilleures. Seulement tout le monde n’a pas la chance de vivre chez ses beaux-parents et croyez moi, tout occasion pour sortir de la routine, du train-train, que dis je de l’orient express errant à Innsbruck est bonne à prendre.

 En arrivant quelques secondes auront suffit à me révéler la vérité. Il était au lit, en jogging attendant impatiemment le repas de sa « môman ». On dit que le chocolat contient de la sérotonine - neurotransmetteur qui a pour rôle de nous maintenir de bonne humeur - ouais ben je crois que vais me le garder !